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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/178

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avaient été entamées le 23. Ce fut donc après la cessation des hostilités, sans provocation, dans un moment où l’équité la plus vulgaire imposait aux Prussiens une réserve absolue, que fut accompli cet acte odieux et infâme. 600 maisons furent la proie des flammes !

Quelques francs-tireurs ayant fait sauter le pont de Fontenoy, près de Toul, les communications des Prussiens avec l’Allemagne furent coupées pendant quelques jours. Par ordre supérieur, le village de Fontenoy tout entier, bien que complètement étranger à cette action de guerre, fut incendié, les habitants chassés, et le gouverneur de la Lorraine infligea à la province une amende de dix millions de francs.

Et ce sont là des mesures réfléchies, prises de sang-froid par le roi de Prusse et ses principaux fonctionnaires. Il est facile d’après cela de s’imaginer ce que pouvaient être les mesures arbitraires, les exactions, les violences, les cruautés des chefs de corps ou de détachements exaspérés par leurs pertes, rendus méfiants et cruels par le danger et disposant sur les populations d’une autorité sans contrôle et sans frein.

Au début de la guerre, l’opinion publique pensait que nos flottes seraient appelées à jouer un rôle actif. On le croyait si bien que l’on prépara et que l’on mit en vente à l’avance une image, grossièrement enluminée, représentant le bombardement de Dantzig par les Français en 1870. L’amiral Bouet-Willaumez fut nommé au commandement de l’escadre réunie à Cherbourg. Le général Trochu devait être chargé de commander un corps de débarquement de 40 000 hommes. Nos premières défaites