Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/179

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firent modifier ce plan, et l’amiral partit seul, le 24 juillet, sans ordres précis.

Le 2 août seulement, on lui enjoignit d’entrer dans la Baltique, tandis que la flotte ennemie était dans la mer du Nord, réfugiée dans le golfe de Jahde.

L’amiral entra dans la Baltique et se présenta devant plusieurs ports, mais le peu de profondeur des eaux ne lui permit pas d’opérer le bombardement. Il eût pu bombarder Kolberg ; la Surveillante, qui portait le pavillon amiral, s’en approcha à portée ; mais Bouet– Willaumez, plus humain que ne le furent nos ennemis, ne put se résoudre à couvrir de projectiles une ville incapable de se défendre et à massacrer la population inoffensive qui accourait sur les quais et sur les jetées pour regarder les vaisseaux français.

La première escadre fut suivie dans la mer du Nord par une seconde, que commandait l’amiral Fourichon ; la flotte prussienne refusa de sortir de la baie de Jahde. Quelques canonnades sans importance, un engagement dans les eaux de la Havane entre l’aviso le Bouvet et la canonnière prussienne le Météore furent les seules actions navales de cette guerre.

Inutiles à la mer, nos marins furent appelés à venir renforcer les troupes de terre. Ces hommes braves, disciplinés, endurcis à la fatigue, formèrent le véritable noyau de la résistance. Qu’ils ne regrettent pas de n’avoir pu faire triompher notre pavillon, dans quelque bataille navale ; ils ont soutenu notre honneur et bien mérité de la patrie.

Le commerce maritime allemand eut beaucoup à. souffrir pendant la guerre. Des prises importantes furent faites par nos croiseurs. Il nous souvient d’aviir vu à Gand le capitaine d’un trois-mâts hambourgeois