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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/193

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parc de Longboyau, n’étant pas arrivé, elle fut obligée d’attendre, pour ne pas être débordée. Le général Ducrot entre enfin en ligne, mais il se heurte à des positions infranchissables. L’ennemi avait multiplié sur ce terrain les obstacles de toute nature et trouvait lui-même ses précautions excessives. Nos soldats s’élancèrent intrépidement sur des murs crénelés dont ils ne purent même approcher. L’ennemi à couvert les fusillait à coup sûr, et l’artillerie n’était pas là pour leur frayer le chemin. On n’avait emmené que des pièces lourdes qui s’embourbèrent et qu’on ne put mettre en batterie.

Pendant cette attaque infructueuse et meurtrière, les Prussiens réunissent leurs réserves à Garches, que le centre, sous le général de Bellemare, avait attaqué et enlevé. La droite étant contenue, tout l’effort des Allemands se porte sur le centre et la gauche, qui commencent à plier. La nuit venait, un brouillard épais gênait les opérations, nous ne pouvions songer à tenir ; le général Trochu prescrivit la retraite, qui ne put s’accomplir que très difficilement. Un bataillon de mobiles, commandé par M. de Lareinty, fut oublié et fait prisonnier. Nous avions environ 3000 morts, parmi lesquels bien des hommes distingués, entre autres Henri Regnault, jeune peintre déjà célèbre ; Gustave Lambert, le voyageur, qui préparait une expédition au pôle nord, et tant d’autres. Les Allemands n’avaient que 800 hommes hors de combat.

Le général Trochu se démit de ses fonctions de commandant en chef de l’armée de Paris, qui passèrent au général Vinoy, mais il était trop tard pour rien entreprendre.

Le 23 janvier, M. Jules Favre se mit en rapport avec M. de Bismarck et signa, le 28, un armistice de