Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’être la monarchie, et cherchèrent un prince qui voulût bien monter sur le trône d’Espagne.

Après de longues et infructueuses démarches auprès de plusieurs familles souveraines, la couronne espagnole fut enfin acceptée par le prince Léopold de Hohenzollern, d’une branche catholique de la famille royale de Prusse.

Le roi Guillaume, en sa qualité de chef de la famille, donna son consentement à son acceptation. Ce fut dans les premiers jours de juillet 1870 que se répandit, dans les cercles politiques d’abord, puis bientôt dans le public, le bruit de ces négociations. Le 3, arriva de Madrid une dépêche ainsi conçue :

« Le maréchal Prim est de retour ; il doit présider, ce soir, un conseil des ministres où des questions importantes seront traitées.’

« L’assertion de la Epoca au sujet de négociations avec un prince d’une famille régnante du nord de l’Allemagne est inexacte. »

Le 4, nouvelle dépêche de Madrid, dont cette fois la gravité n’échappa à personne.

« Tous les ministres partiront ce soir pour la Granja, où ils se réuniront en conseil pour discuter la candidature du prince Léopold de Hohenzollern, qui a accepté l’offre qui lui a été faite de la couronne d’Espagne. ».

La France n’avait pas été consultée. Elle se sentit tout à la fois blessée par ce procédé insultant et menacée directement par ce faisceau d’alliances dont la Prusse cherchait à l’enlacer.

En réponse à une interpellation qui lui fut adressée au Corps législatif par M ; Cochery, notre ministre des affaires étrangères déclara, le 6 juillet, que la nouvelle dont on parlait était exacte.