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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/27

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« Dans ces négociations, nous n’avons rien demandé à l’Espagne, dont nous ne voulons ni éveiller les susceptibilités, ni froisser l’indépendance ; nous n’avons pas agi auprès du prince de Hohenzollern, que nous considérons comme couvert par le roi ; nous avons également refusé de mêler à notre discussion aucune récrimination ou de la faire sortir de l’objet même dans lequel nous l’avions renfermée dès le début.

« La plupart des puissances étrangères ont été pleines d’empressement à nous répondre, et elles ont, avec plus ou moins de chaleur, admis la justice de notre réclamation.

« Le ministre des affaires étrangères prussien nous a opposé une fin de non-recevoir, en prétendant qu’il ignorait l’affaire et que le cabinet de Berlin y était resté étranger.

« Nous avons dû alors nous adresser au roi lui-même et nous avons donné à notre ambassadeur l’ordre de se rendre à Ems, auprès Sa Majesté. Tout en reconnaissant qu’il avait autorisé le prince de HohenzoJlern à accepter la candidature qui lui avait été offerte, le roi de Prusse a soutenu qu’il était resté étranger aux négociations poursuivies entre le gouvernement espagnol et le prince de Hohenzollern ; qu’il n’y était intervenu que comme chef de famille, et nullement comme souverain, et qu’il n’avait ni réuni ni consulté le conseil des ministres.

« Sa Majesté a reconnu cependant qu’elle avait informé le comte de Bismarck de ces divers incidents.,

« Nous ne pouvions considérer ces réponses comme satisfaisantes ; nous n’avons pas pu admettre cette distinction subtile entre le souverain et le chef de famille,