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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/28

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et nous avons insisté pour que le roi conseillât et imposât au besoin, au prince Léopold, une renonciation à sa candidature. Pendant nos discussions avec la Prusse, le désistement du prince Léopold nous vint du côté d’où nous ne l’attendions pas, et nous fut remis, le 12 juillet, par l’ambassadeur d’Espagne.

« Le roi ayant voulu y rester étranger, nous lui demandâmes de s’y associer et de déclarer que si, par un de ces revirements toujours possibles dans un pays sortant d’une révolution, la couronne était de nouveau offerte au prince Léopold, il ne l’autoriserait plus à l’accepter, afin que le débat pût être considéré comme définitivement clos.

« Notre demande était modérée, les termes dans lesquels nous l’exprimions ne l’étaient pas moins. « Dites bien au roi, écrivions-nous au comte Benedetti, le 12 juillet à minuit, que nous n’avons aucune arrière-pensée, que nous ne cherchons pas un prétexte de guerre, et que nous ne demandons qu’à résoudre honorablement une difficulté que nous n’avons pas créée nous-mêmes. »

« Le roi consentait à approuver la renonciation du prince Léopold, mais il refusa de déclarer qu’il n’autoriserait plus à l’avenir le renouvellement de cette candidature. « J’ai demandé au roi, nous écrivait M. Benedetti, le 13 juillet à minuit, de vouloir bien me permettre de vous annoncer, en son nom, que, si le prince de Hohenzollern revenait à son projet, Sa Majesté interposerait son autorité et y mettrait obstacle.

« Le roi a absolument refusé de m’autoriser à vous transmettre une semblable déclaration. J’ai vivement insisté, mais sans réussir à modifier les dispositions de Sa Majesté. Le roi a terminé notre entretien