Aller au contenu

Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en me disant qu’il ne pouvait ni ne voulait prendre un pareil engagement, et qu’il devait, pour cette éventualité comme pour toute autre, se réserver la faculté de consulter les circonstances. »

« Quoique ce refus nous parût injustifiable, notre désir de conserver à l’Europe les bienfaits de la paix était tel, que nous ne rompîmes pas nos négociations, et que, malgré notre impatience légitime, craignant qu’une discussion ne les entravât, nous vous avons demandé d’ajourner nos explications.

« Aussi notre surprise a-t-elle été profonde, lorsque hier nous avons appris que le roi de Prusse avait notifié par un aide de camp à notre ambassadeur qu’il ne le recevrait plus, et que, pour donner à ce refus Un caractère non équivoque, son gouvernement l’avait communiqué officiellement aux cabinets d’Europe. Nous apprenions en même temps que M. le baron de Werther avait reçu l’ordre de prendre un congé, et que des armements s’opéraient en Prusse.

« Dans ces circonstances, tenter davantage pour la conciliation eût été un oubli de dignité et une imprudence. Nous n’avons rien négligé pour éviter une guerre ; nous allons nous préparer à soutenir celle qu’on nous offre en laissant à chacun la part de responsabilité qui lui revient.

« Dès hier nous avons rappelé nos réserves, et, avec votre concours, nous allons prendre immédiatement les mesures nécessaires pour sauvegarder les intérêts, la sécurité et l’honneur de la France. »

Aussitôt après la communication du gouvernement, quatre projets de loi furent déposés au Sénat et au Corps législatif. Ils étaient relatifs à une demande de crédits de 50 millions pour la guerre et de 16 millions pour la marine, à la mobilisation de la garde mobile