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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/31

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guerre nécessaire ? » Le ministère, pour toute réponse, s’étonna de voir les questions de patriotisme incomprises de la gauche.

Le 19 juillet, l’ambassadeur de France à Berlin remettait au roi de Prusse la déclaration de guerre, et, le 20, M. le duc de Gramont donnait lecture au Sénat et au Corps législatif de la communication suivante :

Communication faite au Sénat de la déclaration de guerre

« Messieurs, l’exposé qui vous a été présenté dans la séance du 15 a fait connaître les justes causes de guerre que nous avons contre la Prusse.

« Conformément aux usages et par ordre de l’Empereur, j’ai invité le chargé d’affaires de France à notifier au cabinet de Berlin notre résolution d’obtenir par les armes les garanties que nous n’avons pu obtenir par la discussion.

« Cette démarche a été accomplie, et j’ai l’honneur de faire savoir au Corps législatif qu’en conséquence l’état de guerre existe, à partir du 19 juillet, entre la France et la Prusse.

« Cette déclaration s’applique également aux alliés de la Prusse qui lui prêtent, contre nous, le concours de leurs armes. »

M. de Bismarck en était arrivé à ses fins. Il avait la guerre, et c’était nous qui la lui avions déclarée.

Le chancelier prussien savait ce qu’il faisait en précipitant les événements. Il voulait surprendre la France, qui, mise en éveil par ces attaques répétées, se fût peut-être, à force d’activité, préparée à la lutte qu’elle était alors bien loin de pouvoir soutenir.

Quelles étaient, en effet, les forces respectives des deux nations ?

La confédération du Nord pouvait mettre sur pied une armée active de 433 000 hommes et elle laissait derrière elle, en troupes de garnison ou en troupes