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CHAPITRE II


Commencement des hostilités. – Sarrebrück. – Premiers revers de l’armée française. – Wissembourg. – Mort du général Douay. – Bataille de Wœrth ou Reichshoffen. Forces des combattants. Positions de l’armée française, le combat, la déroute. – Bataille de Forbach. Enlèvement de Spicheren. – Le territoire est envahi. Proclamation du roi de Prusse au peuple français.


Dès la fin de juillet l’inaction de l’armée commençait à inquiéter et à irriter les esprits en France. On sentait instinctivement tout ce qu’il y avait de fâcheux et de grave dans cette perte de temps. Pour donner une satisfaction à l’opinion publique, l’Empereur jugea nécessaire de faire une démonstration. Le 2 août, il donna l’ordre d’attaquer Sarrebrück, où le général Frossard ne rencontra que trois bataillons et trois escadrons des uhlans qui refusèrent le combat et se replièrent avec la précision et le sang-froid de troupes rompues à toutes les circonstances de la guerre.

Cette affaire, qui ne fut qu’une sorte de parade de la part des Français, bien supérieurs en nombre, fut portée à la connaissance du public par une dépêche malheureuse qui la donnait comme une victoire et annonçait qu’on avait enfin envahi le territoire prussien. Nous avions perdu 73 hommes, l’ennemi 75.

Une autre dépêche rendit compte des prodigieux effets de la mitrailleuse, ce terrible engin de guerre, qui, disaient les journaux à effet, fauchait les hommes comme le moissonneur couche à terre les épis mûrs.