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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/39

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Schweigen. De ce côté pas une grand’garde, pas un poste avancé, pas une vedette pour signaler la présence de l’ennemi. Après quelques instants de trouble, les Français se formèrent rapidement et soutinrent avec héroïsme une lutte disproportionnée.

Le général Douay fut tué à 10 heures et demie. Wissembourg se rendit à 1 heure. Le Geisberg fut alors attaqué de front et de flanc. Le château, criblé de projectiles, capitula vers 2 heures. Ce qui restait de Français se mit en retraite sur Haguenau. Ils avaient perdu 1 canon, 1200 hommes tués ou blessés et 500 prisonniers. Les débris de la division Douay, alors commandée par le général Pellé, rejoignirent à Wœrth la division Ducrot [1].

C’était un revers dont l’effet moral fut immense, mais la lutte avait été héroïque et l’honneur était sauf. Le prince royal eut même un instant de découragement. Plusieurs de ses régiments s’étaient débandés sous les attaques furieuses des Français, des turcos notamment. « Comment, disait-il, nous nous sommes mis 80 000 Allemands pour battre 9000 Français et il a fallu lutter tout un jour ! Qui sait ce que nous réservent les prochaines batailles ? »

Il devait malheureusement être bientôt rassuré.

L’armée que commandait le maréchal de Mac-Mahon, le, 5e corps, comptait 45 000 hommes. Le prince

  1. En 1872, une colonne fut érigée dans le nouveau cimetière de la ville à la mémoire des soldats français morts dans le combat. La tombe du général Douay fut ouverte et ses restes furent transportés dans un tombeau voisin de cette colonne. Aux côtés du général on plaça aussi le corps de son fils Gustave, mort le 18 février 1871. Une simple pierre recouvre ce tombeau ; elle porte l’inscription suivante : « Charles-Abel Douay, général de division, tué au Geisberg, le, 4 août 1870. Son fils Gustave Douay, né le 1er janvier 1860, mort le 18 février 1871. »