Aller au contenu

Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui rencontra une vive résistance. Il la fit soutenir, et, comme celle de Wœrth, la bataille de Forbach commença par un simple engagement d’avant-garde, sans qu’aucun des deux adversaires s’attendît à livrer bataille ce jour-là. Mais les Allemands accoururent au canon, tandis que le 3e et le 4e corps français, qui auraient pu, en se portant sur Forbach, changer l’issue de la journée, demeuraient immobiles, à quelques lieues de là, entendant, sans y répondre, l’appel des troupes engagées.

Les hauteurs escarpées de Spicheren, les bois de Stiring furent enlevés par les Prussiens après une lutte de douze heures où ils rencontrèrent une résistance des plus opiniâtres. Les Français, écrasés sous le feu d’une artillerie supérieure, voyant sans cesse de nouvelles troupes déboucher devant eux, tournés d’ailleurs par Morsbach, se mirent en retraite et arrivèrent en bon ordre à Sarreguemines.

Le territoire français était envahi. Les Allemands s’avançaient en Lorraine d’un côté, en Alsace de l’autre. Certain désormais que la lutte aurait lieu en France, le roi de Prusse lança, le 8 août, de son quartier général de Hombourg, au peuple français, une proclamation que je livre, sans commentaire, au jugement de l’histoire.

« Nous, Guillaume, roi de Prusse, aux habitants du territoire français occupé par les armées allemandes, faisons savoir ce qui suit :

« Lorsque l’empereur Napoléon attaqua sur terre et sur mer la nation allemande qui voulait et veut encore vivre en paix avec le peuple français, j’ai pris le commandement en chef des armées allemandes pour repousser cette attaque. Les événements militaires m’ont conduit à franchir les frontières de la