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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/45

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CHAPITRE III


Angoisses du gouvernement et de la population à la nouvelle de nos désastres. – Le département de la Seine est mis en état de siège. – Une journée au pied du Mont-Valérien. – Formation de la légion des francs-tireurs Lafon-Mocquard. – Un engagé. – Ce que c’est qu’un ami. – Rôle des francs-tireurs dans une guerre de résistance à l’invasion. – Les préparatifs. – Départ de Paris du 1er bataillon Lafon-Mocquard. – Arrivée à Reims. – Les francs-tireurs sont incorporés dans l’armée du maréchal Mac-Mahon. – Conseil de guerre tenu à Reims. – Tableau des marches de Reims à Sedan. – Composition du 1er corps. – Départ de Reims.


Le 6 août arriva à Paris, assez tard dans la soirée, une dépêche de l’Empereur ainsi conçue : « Le maréchal de Mac-Mahon a perdu une bataille. Sur la Sarre le général Frossard a été obligé de se retirer. Cette retraite s’opère en bon ordre. Tout peut se rétablir. »

Cette dépêche fut insérée au Journal officiel du dimanche 7.

Je me souviendrai longtemps de ce dimanche-là. Le temps était triste et maussade ; en plein été il faisait froid. De gros nuages noirs couraient rapidement dans le ciel, et de fortes ondées tombaient par intervalles. J’étais à la campagne, à Bougival, avec quelques amis. Tout le monde connaît Bougival, au moins de nom ; c’est un gai village, resserré entre une petite montagne et la Seine ; sa rue principale forme quai ; sur les collines boisées qui l’entourent s’élèvent de riantes villas encadrées de vergers, de