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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/53

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face, nous avons toujours tout mis en commun. Le jour du combat, exténués, mourant de faim, nous avons religieusement partagé quelques petits morceaux de sucre qu’il avait gardés comme dernière ressource. Ce fut notre seule nourriture de la journée ; nous eussions fendu en deux un grain de blé. Heureux ceux qui ont quelque part un ami comme celui-là ! ils ne sont jamais seuls, et, au jour du malheur ou du danger, ils sauraient où trouver des bras ouverts pour les recevoir, une âme aimante et ferme, un cœur loyal et énergique, prêt à tous les sacrifices, à tous les dévouements.

On m’a demandé souvent pourquoi je ne m’étais pas plutôt engagé dans l’armée régulière que dans les francs-tireurs, dans les irréguliers. C’est que