Page:Arnauld et Nicole - Logique de Port-Royal, Belin, 1878.djvu/214

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ri- Il y a des plaisirs qui sont suivis d’un juste repentir ;
o- Donc il y a des plaisirs qui ne sont point à souhaiter.
Fondement de la première figure.

Puisque dans cette figure le grand terme est affirmé ou nié du moyen pris universellement, et ce même moyen affirmé ensuite dans la mineure du petit terme, ou sujet de la conclusion, il est clair qu’elle n’est fondée que sur deux principes, l’un pour les modes affirmatifs, l’autre pour les modes négatifs.

Principe des modes affirmatifs.

Ce qui convient à une idée prise universellement convient aussi à tout ce dont cette idée est affirmée, ou qui est sujet de cette idée, ou qui est compris dans l’extension de cette idée : car ces expressions sont synonymes.

Ainsi l’idée d’animal, convenant à tous les hommes, convient aussi à tous les Éthiopiens. Ce principe a été tellement éclairci dans le chapitre où nous avons traité de la nature des propositions affirmatives, qu’il n’est pas nécessaire de l’éclaircir ici davantage. Il suffira d’avertir qu’on l’exprime ordinairement dans l’école en cette manière : Quod convenit consequenti convenit antecedenti ; et que l’on entend par terme conséquent une idée générale qui est affirmée d’une autre, et par antécédent le sujet dont elle est affirmée, parce qu’en effet l’attribut se tire par conséquence du sujet : s’il est homme, il est animal.

Principe des modes négatifs.

Ce qui est nié d’une idée prise universellement est nié de tout ce dont cette idée est affirmée.

Arbre est nié de tous les animaux ; il est donc nié de tous les hommes, parce qu’ils sont animaux. On l’exprime ainsi dans l’école : Quod negatur de consequente, negatur de antecedente.

Ce que nous avons dit en traitant des propositions négatives me dispense d’en parler ici davantage.

Il faut remarquer qu’il n’y a que la première figure qui conclue tout, A, E, I, O.

Et qu’il n’y a qu’elle aussi qui conclue A, dont la raison est, qu’afin que la conclusion soit universelle affirmative, il faut que le petit terme soit pris généralement dans la mineure, et par conséquent qu’il en soit sujet, et que le moyen en soit l’attribut : d’où il arrive que le moyen y est pris particulièrement ; il faut donc qu’il soit pris généralement dans