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riquement), il conclut : ou de plusieurs choses d’une espèce à toutes les choses de cette espèce, ou de plusieurs déterminations et propriétés en quoi s’accordent des choses d’espèce identique, aux autres déterminations et propriétés en tant qu’elles appartiennent au même principe. — La première espèce de raisonnement s’appelle raisonnement par induction ; la seconde, raisonnement par analogie.

Observations. — L’induction conclut du particulier au général (a particulari ad universale), d’après le principe de la généralisation, qui est ainsi conçu : Ce qui convient à plusieurs choses d’un genre convient aussi à toutes les autres choses [du même genre].

L’analogie conclut de la ressemblance particulière de deux choses à la ressemblance totale, d’après le principe de la spécification. Des choses d’un genre au sujet desquelles on connaît plusieurs caractères qui s’accordent entre eux, s’accordent pour le surplus que nous connaissons dans quelques individus de ce genre, mais que nous n’apercevons pas dans d’autres.

Kant, Logique, 195.


Du critérium de la vérité en logique.

Quant aux critères généraux et formels, il est facile de voir qu’ils sont possibles : car la vérité formelle consiste simplement dans l’accord de la connaissance avec elle-même, abstraction faite de tous les objets et de leurs différences. Le critérium formel de la vérité n’est donc autre chose que le caractère logique général de l’accord de la connaissance avec elle-même, ou, ce qui est la même chose, avec les lois générales de l’entendement et de la raison.

Ces critères généraux formels sont sans doute insuffisants pour s’assurer de la vérité objective, mais ils en sont néanmoins la condition sine qua non.

Car la question de l’accord de la connaissance avec elle-même (quant à la forme) est antérieure à celle de l’accord de la connaissance avec son objet, et c’est l’affaire de la logique.

Les critères formels de la vérité en logique sont :

1o Le principe de contradiction ;

2o Le principe de la raison suffisante.

Le premier détermine la possibilité logique, le second la réalité logique d’une connaissance.

La vérité logique d’une connaissance requiert donc :

1o Que cette connaissance soit possible, c’est-à-dire qu’elle ne soit pas contradictoire ; mais ce caractère de la vérité logique interne est purement négatif : car une connaissance qui se contredit est fausse à la vérité, mais elle n’est pas toujours vraie alors même qu’elle ne se contredit pas.

2o Qu’elle soit fondée logiquement, c’est-à-dire qu’elle ait un principe et qu’elle n’ait pas de conséquences fausses.

Kant, Logique, p. 165.