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LE NOUVEL ART D’AIMER

mur qui s’élève entre les membres de la famille quand ils ne se parlent jamais de l’essentiel.

On a niaisement compartimenté les travaux et les jeux, comme si le jeu n’exigeait pas de travail, et si le travail n’exigeait pas de jeu. Si l’œuvre la plus sévère ne nous « attrayait pas », comme dit Christine de Pisan, si elle ne nous amusait pas, jamais nous ne la mènerions au bout. Mettez, maîtres et parents, du jeu dans le travail.

Et dans chaque jeu non surveillé, mais dirigé, exercez les facultés hautes qu’il éveille.

C’est autour de la table, que
je vois l’examen et non en rangs comme à l’école. Si je mêle les filles, les garçons, c’est que la fillette doit évoluer en même temps que l’écolier afin qu’ils ne soient plus l’un pour l’autre ces tristes étrangers

des mœurs actuelles ; mais qu’ils soient liés par en haut, par ce qui les éclaire, les attache à leur valeur mutuelle ; ils y seront aidés par la coquetterie de sexe qui ne sera pas sans attiser leurs dons d’esprit

et de secours.

Vous verrez l’entrain qui s’en dégagera.

Peut-être faudra-t-il un
accord pris avec les inspecteurs de l’instruction publique pour décharger l’enfant d’un ou deux devoirs par semaine au profit de cet exercice moral. Et que ces inspecteurs deviennent du même coup inspecteurs de l’Éducation publique. S’il y faut un ministère, qu’on le fasse pour que chaque famille n’y soit pas paresseuse.
Que si le père, la mère
ne peuvent pas présider cet examen de valeur, ils