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LE NOUVEL ART D’AIMER

Pour bâtir chez l’enfant
la conscience de douze à seize ans, je renvoie le lecteur à mon livre : Tu es fort[1] où je désigne les esprits fortifiants. J’étends un peu ce chapitre et j’indique Pythagore[2] et au XVIIIe siècle, à travers ses phrases citées par Sylvain Maréchal ; Platon, Aristote, les Évangiles virils entre tous et pratiques, artistes et promoteurs d’amour ; Marc-Aurèle ; puis Montaigne — pour l’acceptation heureuse du réel quel qu’il soit, dont Anna de Noailles ne se lassa jamais. J’y reviens toujours et non pour le « que sais-je ? » mais pour cette grande simplicité fourmillante des surprises du naturel et d’une âme de bonne odeur.

Aussi parce que ce soi-disant sceptique mourut en gentil seigneur de bonne France, se jetant hors du lit et implorant son Dieu de l’accueillir.

Puis, pour la solidité, lisons les pères de l’Église, la vie des saints « ces sommets de l’esprit humain »[3] : saint Benoît, saint Bernard, le divin François d’Assise dans les Fioretti qui donnent à l’enfant de toute confession l’art de se vaincre et de se concentrer ; Thomas d’Aquin dans le trait qui termine les chapitres de la Somme ; Thérèse d’Avila dans le Château de l’âme qui indique pas à pas la marche à la perfection, c’est-à-dire au chef-d’œuvre, dans tous les ordres. Et j’ajoute pour ce matin la jeune sœur de

  1. Éditeur : Messein, 19, quai Saint-Michel (1940), p. 43.
  2. Dans Plutarque, Œuvres morales.
  3. (Bergson).