Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/239

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Aristippe, est-ce ma faute à moi si Denis a les oreilles aux pieds ? On regarda aussi comme un trait de prudence et non de pusillanimité, la réponse de certain autre philosophe[1] qui, dans une dispute avec Adrien, ayant pris le parti de lui céder, s’excusa en disant qu’il étoit juste de céder à un homme qui commandait à trente légions. Il ne faut donc pas se hâter de condamner les savans, lorsqu’ils savent au besoin relâcher de leur gravité, soit que la nécessité le leur commande, ou que l’occasion les y invite ; car, bien qu’une telle conduite semble, au premier coup d’œil, avoir je ne sais quoi de bas et de servile ; cependant, en y regardant de plus près, on jugera que c’est au temps et non à la personne qu’ils s’assujettissent ainsi.

Passons maintenant aux erreurs et aux frivolités qui se rencontrent dans les études mêmes des savans et qui s’y mêlent accidentellement ; ce qui est principale-

  1. Démonax.