Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/253

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voyons, dans la similitude dont nous usions plus haut, que la lanterne portée dans un certain coin, abandonne toutes les autres parties et les laisse dans l’obscurité. En sorte que la vive image de ce genre de philosophie est la fable de Scylla, qui, au rapport des poëtes, présentait le visage et la poitrine d’une fille, jeune et belle ; mais qui vers les parties de la génération, étoit toute environnée de monstres qui aboyoient avec un bruit terrible. De même vous trouverez chez les Scholastiques certaines généralités assez belles pour le discours, et qui ne sont pas trop mal imaginées ; mais en vient-on aux distinctions et aux décisions, alors, au lieu d’une matrice féconde en moyens utiles à la vie humaine, le tout aboutit à des questions monstrueuses et à un vain fracas de mots. Il n’est donc pas étonnant que ce genre de doctrine soit si exposé au mépris, même auprès du vulgaire, qui dédaigne ordinairement la vérité à cause des disputes qu’elle occasionne, et qui s’imagine que