Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/344

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LIVRE II.



Il paroît convenable, quoiqu’il en arrive quelquefois autrement, roi plein de bonté, que ceux qui, ayant une nombreuse lignée, y voient, pour ainsi dire, de loin leur immortalité, prennent, plus que tous les autres mortels, intérêt à l’état où pourront être les choses dans les temps qui doivent suivre celui où ils vivent ; temps auxquels ils comprennent assez que ces gages, si chers à leur cœur, seront tôt ou tard comme transmis. La reine Élizabeth, vu le célibat où elle a vécu, a été plutôt étrangère en ce monde, qu’elle n’en a été un habitant ; elle a toutefois illustré son siècle, et, à plus d’un titre, bien mérité de ses contemporains. Mais, à Votre Majesté, à qui la bonté divine a accordé de si nombreux enfans, dignes sans contredit de la perpétuer, et à qui l’âge, encore dans toute sa force, et un lit fécond en promettent