Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/346

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puissans ont contribué au progrès des lettres et ce qu’ils ont négligé. Mais cette discussion, faisons-la d’une manière serrée et distincte, en usant d’un certain style mâle et actif, sans digressions et sans amplifications. Posons donc d’abord ce principe, qui ne peut être contesté : que tout ouvrage grand et difficile ne peut être exécuté et conduit à sa fin qu’à l’aide de ces trois choses : la grandeur des récompenses, la prudence et la sagesse des dispositions, enfin le concert des travaux ; trois moyens, dont le premier excite à faire des efforts ; le second épargne les détours et ôte les erreurs ; le troisième, enfin, prête secours à la fragilité humaine. Or, de ces trois moyens, celui qui mérite le premier rang, c’est la prudence des dispositions, laquelle consiste à montrer et à tracer la route la plus droite et la plus facile vers le but proposé ; car, comme on le dit ordinairement, un boiteux qui est dans la route, devance un bon coureur qui est hors de la route ; et je ne vois rien