Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/492

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
385
DES SCIENCES, L. II. CH. XIII.

ces délibérations entre un grand nombre de personnes, ont je ne sais quoi qui tient plus du panache de Mars, que du casque de Pluton. Ce casque désigne encore les différens prétextes, les diverses feintes, et ces bruits qu’on sème devant soi, pour étonner ou dérouter les esprits, et mettre ses desseins dans l’obscurité, ainsi que les précautions soupçonneuses et les défiances à l’égard des lettres, des députés, des transfuges ; et autres choses semblables, qui toutes garnissent et lient, pour ainsi dire, le casque de Pluton. Et, il n’importe pas moins de découvrir les desseins des ennemis, que de cacher les siens. C’est pourquoi, au casque de Pluton il faut joindre le miroir de Pallas, lequel sert à découvrir les forces des ennemis, leur disette, leurs secrets partisans, les dissensions, les factions qui règnent parmi eux, leurs marches, en un mot, leurs desseins. Or, comme il entre tant de hazard dans la guerre, qu’il ne faut faire trop de fonds ni sur son adresse à cacher ses propres