Aller au contenu

Page:Baire - Théorie des nombres irrationnels, des limites et de la continuité, 1905.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
10
DÉFINITION DES NOMBRES IRRATIONNELS

et aucun d’eux n’est inférieur à tous les autres ; si et sont rationnels et si , il y a une infinité de nombres rationnels tels que .


2. On dit qu’on effectue une coupure dans l’ensemble des nombres rationnels si l’on partage cet ensemble en deux classes telles que tout nombre de la première est inférieur à tout nombre de la seconde. Il ne peut se présenter alors que l’un des trois cas suivants :

1o Dans la première classe existe un nombre supérieur à tous les autres. Soit ce nombre : tout nombre de la première classe est . Tout nombre de la seconde est , puisque est de la première.

Un nombre rationnel ne peut faire partie de la seconde classe, sans quoi il serait  ; donc il fait partie de la première.

Ainsi, la première classe est l’ensemble des nombres rationnels  ; par suite, la seconde est l’ensemble des nombres rationnels  : elle ne contient pas de nombre inférieur à tous les autres.

2o L’hypothèse du cas 1o n’est pas réalisée, c’est-à-dire qu’il n’y a pas dans la première classe de nombre supérieur à tous les autres ; mais on suppose qu’il existe dans la seconde un nombre inférieur à tous les autres. On reconnaît que la première classe est l’ensemble des nombres rationnels , la seconde est l’ensemble des nombres rationnels .

Les cas 1o et 2o sont évidemment réalisables.

3o Aucune des hypothèses 1o et 2o n’est réalisée. C’est donc que la première classe ne renferme pas de nombre supérieur à tous les autres, et que la seconde ne renferme pas de nombre inférieur à tous les autres.


3. Montrons qu’on peut réaliser le cas 3o.

On sait qu’il n’existe aucun nombre rationnel tel que , et que, étant donné un nombre positif rationnel , il est possible de trouver deux nombres positifs rationnels et tels que