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chapitre X. — vérifications expérimentales.

hypothèses ont été envisagées : l’hypothèse de Max Abraham, supposant l’électron sphérique et indéformable ; l’hypothèse de Lorentz, qui avait appliqué à l’électron la contraction imaginée pour expliquer l’expérience de Michelson ; l’hypothèse de Bücherer et Langevin basée sur une déformation à volume constant.

La formule de Lorentz, tenant compte de la contraction des longueurs, était précisément celle qui est conforme au principe de relativité et qui a été retrouvée par Einstein[1].

Kaufmann (1902-1906), puis Bücherer (1908-1909) ont entrepris des expériences qui avaient pour objet de décider entre les trois formules proposées. Kaufmann a dévié les rayons β, émis par un grain de fluorure de radium, simultanément dans deux directions perpendiculaires par un champ magnétique et un champ électrique ; les mesures n’ont pas été assez précises pour trancher la question. Bücherer a disposé le champ magnétique et le champ électrique de manière que leurs actions se compensent ; il a obtenu des résultats qui concordent avec la formule de Lorentz-Einstein beaucoup mieux qu’avec les autres formules.

Des mesures plus précises ont été faites par Ch.-Eug. Guye et Lavanchy[2] sur les rayons cathodiques à grande vitesse. Si l’on observe la déviation, par un champ magnétique connu des rayons cathodiques produits sous une différence de potentiel connue, on obtient, d’après la théorie de la relativité, les deux relations suivantes :

1o Le travail effectué par le champ électrique sur la charge est égal à l’accroissement d’énergie cinétique de l’électron

;

2o étant le rayon de courbure de la trajectoire dans le champ

  1. Il est à remarquer que la théorie donnée par Lorentz s’appliquait seulement à une masse d’origine électromagnétique. D’après la théorie d’Einstein, la même formule est nécessairement exacte pour toute masse, quelle que puisse être l’origine de l’inertie.
  2. Arch. des Sciences phys. et nat., Genève, t. 10, octobre 1915.