Page:Becquerel - Le Principe de relativité et la théorie de la gravitation, 1922.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
21
chapitre II. — la recherche du mouvement absolu.

aussi pour les gaz, et alors où est la limite entre un gaz raréfié et l’espace vide ?

Est-il possible d’admettre que la contraction soit une propriété de la matière ? ne traduirait-elle pas plutôt une propriété métrique de l’espace dans lequel nous apparaît la matière ? La théorie d’Einstein nous donnera la réponse (voir plus loin no 22).

10. Le point de vue d’Einstein. Principe de relativité.

Pour éviter les difficultés qui résultent de l’hypothèse de Lorentz (du moins sous la forme qui précède), pour rendre compte, d’une façon générale, de l’insuccès de toutes les expériences électromagnétiques ou optiques par lesquelles on a cherché à révéler le mouvement absolu, pour exprimer les faits de la façon la plus simple, Einstein a énoncé les principes suivants :

1o Les lois des phénomènes physiques sont les mêmes dans tous les systèmes en translation uniforme les uns par rapport aux autres.

Ce principe constitue l’extension aux phénomènes électromagnétiques et optiques du principe de relativité de la mécanique (no 5).

2o Pour tous les systèmes en mouvement de translation uniforme (c’est-à-dire dans lesquels ne règne aucun champ de force d’inertie), la vitesse de la lumière est la même dans toutes les directions ; cette vitesse ne dépend pas de l’état de mouvement de la source lumineuse  ; l’indépendance de la vitesse de la lumière et de l’état de mouvement de la source lumineuse est conforme à l’expérience, ainsi que de Sitter l’a établi par l’observation des étoiles doubles très éloignées.

Le mouvement de la Terre sur son orbite peut être considéré, pendant la courte durée d’une expérience, comme rectiligne et uniforme. Deux systèmes de référence liés à la Terre à deux époques de son mouvement annuel constituent deux systèmes en translation uniforme, l’un par rapport à l’autre. À toute époque de l’année, pour l’observateur entraîné avec la Terre, la vitesse de la lumière est la même dans toutes les directions, et, par suite, les franges d’interférence gardent une position invariable quand on fait tourner la plate-forme de l’appareil de Michelson.

Séparateur