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chapitre VII. — phénomènes optiques des systèmes en mouvement relatif.

courus par les deux rayons qui interfèrent sont égaux et les franges sont photographiées dans la position qu’elles occupent dans ces Fig. 14.
conditions. Lorsqu’on fait tourner le disque, on constate que le système des franges se déplace, et on le photographie dans sa nouvelle position. Les mesures ont révélé un déplacement évalué en nombre de franges, étant la surface du carré dont les côtés sont décrits par les rayons lumineux, et la vitesse de rotation du disque.

On a vu dans ce résultat une objection à la théorie de la relativité ; c’est là une profonde erreur : l’expérience prouve, par une méthode optique, le fait déjà connu par des expériences mécaniques — le gyroscope et le pendule de Foucault — que la rotation ne présente pas les mêmes caractères qu’une translation uniforme (no 5), que les phénomènes ne sont pas les mêmes dans un système accéléré et dans un système en translation uniforme[1].

Voici la théorie de l’expérience de Sagnac[2].

Le disque employé avait un diamètre de 50cm ; la vitesse de rotation était de 1 à 2 tours par seconde. Dans ces conditions, il est absolument inutile de tenir compte de la contraction de Lorentz et de la dilatation du temps ; tous les effets du second ordre sont négligeables.

  1. Nous verrons cependant en relativité généralisée que les lois des phénomènes sont les mêmes dans tous les systèmes de référence, mais à condition d’introduire dans chaque système un champ de force particulier. Ce champ de force est nul dans le cas de la translation uniforme, et c’est précisément l’absence de force d’inertie qui caractérise la translation uniforme.
  2. D’après Max von Laue, Die Relativitätstheorie, 1919, p. 24 et p. 125.