Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/109

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En effet, c’eſt le premier hommage qu’on rend à l’Amour, le reſte ſuit de prés, tout paroiſt aiſé dans la ſuite, c’eſt la premiere entrée de l’Amour dans un cœur ; c’eſt d’où dépend tout le fracas qu’il y peut faire, & c’eſt juſtement cette entrée qu’il luy faut diſputer. Je dois donc me tenir ſur mes gardes :

Mais oſe-t-on déja prendre des ſeuretez ?
A peine voſtre cœur pour le mien s’intereſſe
Eſt-il temps de trembler ? Hé quoy voſtre tendreſſe
Sera-t-elle Pécueil de nos deux Libertez ?
Ah ! pour ſon cœur craindre ſans ceſſe,
C’eſt l’accuſer d’un peu trop de foibleſſe,
Me preſerve le Ciel de ces timiditez !