Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/126

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oncle, tout devot qu’il eſt, n’y pourroit pas trouver à redire : Un homme d’épée l’effarouche, & à moins que d’avoir un petit coller comme luy, & une petite perruque, on ne peut pas aborder voſtre maiſon. Pour moy je ſuis preſque reſolu de faire quelque metamorphoſe ſemblable, d’aller vous voir en ſotanelle, & de prendre un air de Tartuffe pour m’accommoder à ſa viſion. Mais quoy, devriez-vous pas, malgré luy, me faciliter les moyens de vous voir & de vous parler. Je vous avoue que voſtre Eſprit m’a charmé, que j’ay eſté ſurpris d’y trouver tant de ſeu & de delicateſſe. Je ne m’attendois point de rencontrer en Province un Eſprit qui la ſentit ſi peu, qui entraſt ſi bien dans les manieres du monde, ſans l’avoir jamais pratiqué, & à qui le ſeul naturel tint lieu de tout l’art & de toute l’experience des plus conſommez. Je vous parle icy de bon-