Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/136

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tendreſſe en peinture, quelle eſperance ? Vous doutez meſme que je ſois revenu exprés de…… pour vous voir. Que vous importe, que je faſſe ma premiere affaire de celle de mon cœur, quand ce n’eſt qu’un amuſement pour le voſtre ? comme je vous l’ay déja dit, & que je perde ma tranquillité quãd la vôtre vous demeure toute entiere ? De bonne foy, vous eſtes bien injuſte de me reprocher que ma tendreſſe me mene trop loin, en me faiſant faire trente lieuës. Quel chemin vous a-t-elle fait faire dont vous ayez lieu de vous plaindre, vous ne devez pas eſtre fatiguée d’un ſi grand chemin, puiſqu’elle ne vous a jamais menée que de L… à celle de… où vous avez pris la peine de venir quelquefois, & enfin vous m’avez rendu trente pas pour les trente lieues que je n’ay faites que pour vous. Vous avez raiſon de vouloir prendre du repos après une ſi