Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/55

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jolies choſes, auſſi bien que vosſtre bouche. Que j’eus d’émotion on les voyant, & de plaiſir à vous entendre, dans le peu de temps que je ſas avec vous ? Mais helas ! je partagay ſeul ce plaiſir, & ſans cette aimable rougeur qui vint à mon ſecours pour une vanger de voſtre indifference, j’en aurois eu pour mon compte. Voſtre embaras aida un peu à diſſiper le mien, & malgré la deſenſe que vous m’avez faite,

Je vous ſeray reſſouvenir
Que j’ay ſeen vous faire rougir,
Helas ! trop aimable Bergere
D’euſſiez en avoir quelque peu de dépit,
Apprenez que l’on ne rougit
Que d’amour, ou que de colere.

Je gage que vous eſtes dans une furieuſe colere contre moy dans ce moment, & que vous rougiſſez encore en liſant ces