Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/98

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l’oſe dire) dit d’injures contre vous, & que vous ne meritiez pas, vous connoiſſez bien mal ſa tendreſſe & vôtre pouvoir ſur luy, pour croire que l’abſence puiſſe alterer les ſentimens qu’il a pour vous. Mais, non, vous ne meritez pas que je vous deſabuſe, briſez mes chaines ſi vous le pouvez, & rendez moy ce Cœur ; enfin cette liberté dont vous faites ſi peu de cas, puis que vous me les jettez à la teſte avec tant d’indifference.

Suis-je en estat de les reprendre
Ce Ceur & cette Liberté,
Et s’ils ne vous ont rien coûté,
Pourquoy voulez-vous me les rendre.

Vous craignez que l’abſence détruiſe une paſſion auſſi forte que la mienne, je vous pardonnerois cette crainte, ſi vous l’aviez de bonne foi ; cependant depuis que je vous connois, n’avez-vous