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THÉORIE DE LA FERMENTATION PANAIRE.

procédés d’examen qui laissent une plus faible part à l’habileté individuelle.

On peut, à la pâte délayée dans l’eau, ajouter une très petite proportion d’eau iodée : l’amidon se colorera en bleu, et le protoplasma des cellules vivantes en jaune. Ce procédé donne déjà à l’observation en caractère plus objectif. Cependant la coloration la plus visible est ici celle que prennent les éléments à éliminer, les grains d’amidon. Il vaudrait mieux faire ressortir au contraire les cellules vivantes, et laisser dans l’ombre la matière inerte. C’est ce qu’on réalise par le procédé suivant, recommandé par M. Dünnenberger, et fondé sur l’affinité des cellules vivantes pour les couleurs d’aniline.

On dépose sur une lamelle de verre une goutte de pâte délayée dans de l’eau ; après l’avoir laissé sécher, on la colore avec une solution de méthylviolet dans l’eau d’aniline. On immerge un instant dans l’alcool pour enlever l’excès de matière colorante ; on lave à l’eau, on laisse de nouveau sécher et on observe dans le baume de Canada. Les grains d’amidon sont restés presque incolores ; les bactéries et les levures se distinguent par une coloration foncée.

Énumérons les organismes rencontrés par divers observateurs.

En 1872, M. Enger fit connaître une espèce de levure qu’il avait trouvé dans le levain des boulangers[1], et qui différait nettement des levures alors con-

  1. L. Engel, Les ferments alcooliques. Thèse Paris, 1872, fig. 6 et fig. 7.