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LA VIE DE FAMILLE

plus agréables ; il a présenté sa fiancée, jeune Américaine, grande et blonde. Ensuite un professeur d’astronomie, M. Holmes, je crois ; il a une tête sérieuse et belle ; on dirait une tête de Christ, et deux filles qui sont fort bien. J’ai fait aussi quelques visites.

Le meurtre du professeur Parkman, qu’on suppose avoir été commis par le professeur de chimie Webster, est toujours le sujet de toutes les conversations. Un ami de l’accusé, homme respectable et magistrat, M. F…, dit qu’il est complétement sûr de son innocence. Cette opinion est aussi celle de madame Ferrars, femme sensée, qui a beaucoup vu Webster, et, la dernière fois, quelques jours après l’assassinat. Il était venu passer la soirée chez elle, faire la partie de whist, et était plus gai et plus aimable encore que d’habitude. Lowell, le jeune, croit, au contraire, à la culpabilité de Webster, d’après certaines choses qu’il a entendu dire par ses camarades de jeunesse sur son caractère et ses antécédents. On assure qu’il a vécu longtemps au-dessus de ses moyens, et que la cause de l’assassinat est une faible somme (deux cents dollars) empruntée du professeur Parkman, et que celui-ci redemandait avec une insistance fatigante. Parkman, homme fort bizarre, dit-on, et riche, poursuivait et harcelait les personnes pauvres auxquelles il avait prêté de l’argent jusqu’à ce qu’elles l’eussent rendu, ou qu’elles en eussent donné l’intérêt. En revanche, il aurait pu envoyer le lendemain à ces mêmes personnes de l’argent en cadeau, ou sous un prétexte quelconque, mais jamais comme venant de lui. Vis-à-vis du monde, il voulait être la justice inflexible. On suppose qu’il aura harcelé Webster pendant quelque temps ; que celui-ci, sous prétexte d’arranger leur affaire, l’aura attiré dans son laboratoire et s’en sera débarrassé ; comment ? on