l’ignore. Seulement on a découvert les restes du cadavre que Webster a essayé soit de brûler, soit de cacher. Ce dernier nie le crime avec insistance ; mais il a tenté de s’empoisonner en prison, circonstance qui donne plus de force aux soupçons élevés contre lui.
À la fin de la semaine prochaine, je quitterai les Lowell pour passer une couple de jours chez mon docteur féminin, qui, sans cela, ne me laissera ni repos ni tranquillité. Ensuite, j’habiterai la maison de Benzon, probablement jusqu’à l’époque où je partirai de Boston. Notre consul est célibataire ; mais la femme de son associé, madame King, étant chargée de la conduite de son ménage, je puis m’y établir sans hésitation, et, lorsque Benzon partira pour l’Europe, ce qui aura lieu au commencement de janvier, je me mettrai en pension chez madame King. Cet arrangement est fort agréable, même au point de vue de l’économie. Benzon est un homme excellent, doué d’un noble esprit ; il a reçu une éducation distinguée, ses manières sont parfaites. Je puis donc accepter son offre et jouir en même temps de l’agrément de sa société. Chez lui je serai plus libre et plus à mon aise qu’ailleurs.
Bonjour, mon Agathe, par ce temps clair, un peu venteux et froid. J’ai vu ce matin le soleil se lever et traverser les sapins qui sont devant ma fenêtre. La Suède et tous ceux que j’aime se sont rapprochés de moi par ce soleil, et je l’ai salué en leur nom et au mien. Je viens de passer à Cambridge les jours les plus paisibles dont j’ai joui depuis mon arrivée dans ce pays, ne recevant de visite, ne voyant la société que le soir. Bergfalk est à Cambridge en ce mo-