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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/210

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LA VIE DE FAMILLE

de marchepied à leurs successeurs dans la réalisation d’une œuvre si grande. »

Ils demandèrent, et obtinrent après beaucoup de difficultés, l’autorisation du gouvernement anglais d’aller se fixer dans l’Amérique septentrionale, « dans le but de travailler à la gloire de Dieu et d’être utiles à l’Angleterre. »

Ils frétèrent deux navires, la Fleur-de-Mai et la Véronique, pour les transporter au delà des mers. Les plus jeunes et les plus robustes de la bande, qui s’étaient offerts, furent choisis pour commencer ce dangereux voyage, après s’y être préparés tous ensemble par le jeûne et la prière. « Prions, disaient-ils, afin que Dieu nous indique la bonne route pour nous et nos enfants, et la subsistance de tous. » Une partie seulement des pèlerins venus en Hollande put prendre place sur les deux navires. Parmi ceux qui restaient se trouvait leur noble maître et chef Robinson, et du rivage du vieux monde il leur adressa comme adieu ces belles paroles :

« Je vous engage devant Dieu et ses saints anges à ne me prendre pour exemple qu’autant que vous me verrez imiter le Seigneur Jésus-Christ. Il a encore beaucoup de vérités à vous annoncer par sa sainte parole. Je ne puis assez gémir sur l’état des Églises réformées arrivées à un temps d’arrêt dans la doctrine religieuse, et qui ne veulent point marcher au delà des premiers instruments de la réforme. — Luther et Calvin ont été de grandes et brillantes lumières pour leur temps, mais ils n’ont pas pénétré dans tous les conseils de Dieu. Je vous conjure de ne pas l’oublier, — c’est un article de l’alliance de votre Église, — et d’être prêts à recevoir toute vérité qui vous sera révélée par la parole de Dieu. »

« Quand les navires furent prêts à nous emmener, écrit