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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

leur qui s’est élevé par le travail, a écrit pour cette classe, que mademoiselle Sedgewick a également en vue. Ses petites nouvelles et narrations paraissent fort goûtées et faire beaucoup de bien. On vante surtout celle qui est intitulée « le Foyer. » Je tâcherai de la lire. Moi aussi je voudrais écrire davantage que je ne l’ai fait jusqu’à ce jour pour les petites gens. Mademoiselle Sedgewick s’occupe d’une nouvelle édition de ses écrits, et m’a parlé de quelques changements qu’elle se propose de faire à ses précédents ouvrages. Je lui ai dit que, pour mon compte, je n’en ferai jamais aux miens, même en y voyant des défauts qu’il me serait facile de corriger ; car lorsqu’un auteur vit et écrit durant une longue suite d’années, ses ouvrages composent une histoire de son propre développement, à laquelle il ne faut pas toucher, et qui est toujours instructive pour lui comme pour les autres. Les écrits d’un auteur sont des parties de sa biographie, qu’il le veuille ou non.

Mademoiselle Sedgewick m’a offert sa maison à Lennox (dans la partie occidentale du Massachusett) l’été prochain, et promet de visiter avec moi la société des Trembleurs dans le New-Libanor, peu éloigné de chez elle. Pendant le séjour de mademoiselle Sedgewick ici, M. Downing a fait avec moi une course au sommet de la montagne de South-Beacon, l’un des points les plus élevés des environs. M. Downing conduisait la voiture où j’étais, un habile cocher et un bon cheval sont nécessaires pour grimper sur ces montagnes ; la route est escarpée, indiquée plutôt que frayée. Mais nous fîmes des efforts, notre légère carriole sauta par-dessus pierres et souches, jusqu’à ce que nous fûmes parvenus à une élévation d’environ neuf cents pieds, et que, du sommet de la montagne boisée, nos yeux s’abaissèrent — sur à peu près la moitié de la terre, à ce qu’il me