Page:Buies - La Province de Québec, 1900.djvu/100

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monton (territoire d’Alberta), depuis quelques années seulement, est entré dans une voie de développement magnifique. En 1896 on ne comptait encore, dans le district d’Edmonton, que 406 familles françaises ; on en compte aujourd’hui près de sept cents, représentant une population d’environ 3,000 âmes, qui a mis en culture au delà de douze mille acres de terre.

Sur 620 familles franco-canadiennes qu’accusait le recensement de 1898, dans le district d’Edmonton, 120 venaient de la province de Québec et plus de trois cents des États-Unis ; un petit contingent était fourni par la France et la Belgique, qui donnaient, chacune également, vingt familles ; Ontario en donnait 55 et la Colombie Anglaise 17. Les cent vingt familles de la province de Québec, qui sont allées fonder des demeures nouvelles dans le district d’Edmonton, auraient été perdues pour nous, s’il n’y avait pas eu déjà des établissements franco-canadiens dans ce district. Elles auraient immanquablement émigré aux États-Unis, oubliant qu’il y a dans le Dominion de nombreuses régions où l’on peut cultiver la terre sans peine, avec un profit assuré et la certitude d’acquérir en fort peu d’années une honorable aisance. C’est là ce que ne peuvent offrir les filatures américaines où, au contraire, l’âme et le corps ont également dépéri, au bout de quelques années, outre que la main d’œuvre y a perdu beaucoup de son emploi et de sa valeur, et que les prix ont été singulièrement avilis, par suite des progrès de la machinerie et de la concurrence effrénée que se font entre eux les fabricants de tous les produits manufacturés, quels qu’ils soient.