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d’en importer après cette date. La France ne fait pas assez de pulpe de bois pour ses propres besoins : elle en importe en quantité de la Suède et de la Norvège pour la fabrication de son papier. Nous trouverions aisément chez elle un marché rémunérateur, d’autant plus que par le traité de commerce passé entre elle et le Dominion, elle admet l’entrée de la pulpe canadienne au minimum du tarif, et qu’elle ne produit pas du tout de pulpe elle-même, préférant l’importer de l’étranger et ménager ses forêts.

M. Paul Duluard, de Paris, était venu, en 1895, comme représentant de plusieurs fabriques de pulpe de France, pour établir un commerce régulier de cet article entre son pays et le nôtre, à la faveur du traité de commerce qui devait être mis en vigueur cette année-là même. Mais comme il n’avait pas été donné suite à ce traité, le projet des compagnies manufacturières de France avait été ajourné à des temps plus favorables.


II


Voyons un peu la progression qu’a suivie l’industrie de la pulpe, dans l’espace de neuf années seulement. En 1889, la Grande-Bretagne importait 122,180 tonnes de pulpe de bois, évaluées à $3,361,368. Elle en tirait du Canada seulement cent tonnes, valant $2,000, et des États-Unis 500 tonnes valant $19,467. En 1897, la Grande-Bretagne importait 388,304 tonnes d’une valeur de $9,440,170. Dans ces chiffres, le Canada figurait pour 25,873 tonnes valant $465,258, pendant que les États-Unis n’en fournissaient que 7,148 tonnes, d’une valeur de $263,612.