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La Suède et la Norvège fournissaient plus des trois quarts de la pulpe importée par l’Angleterre, la première 93,620 tonnes représentant une valeur de $2,941,087, la deuxième 293,133 tonnes évaluées à $4,786,235. Le Canada avait conquis la troisième place avec son exportation de près de 26,000 tonnes.

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Tous les États de la Nouvelle-Angleterre et spécialement l’Etat de New-York, qui compte le plus grand nombre de fabriques de papier, tirent leur matière première en grande partie des forêts du Canada. En effet, le dernier rapport du commerce et de la navigation donne les chiffres suivants pour l’exportation du bois à pulpe du Canada, qui se fait presque entièrement aux États-Unis :


1895 $468,009 1897 $711,152
1896 627,865 1898 912,041


Les chiffres approximatifs seulement, sur lesquels on se base pour établir la consommation de la pulpe aux États-Unis, stupéfient par leur énormité et surtout par leur progression annuelle. Vingt-cinq mille journaux, dont plus de 2000 quotidiens, 1600 hebdomadaires, 2500 mensuels, tant aux États-Unis qu’en Canada, s’impriment sur du papier fait avec la pulpe de bois. Il faut au « New-York World », pour son tirage quotidien, de 75 à 100 tonnes de papier ; il en avait consommé jusqu’à 270 pour le numéro de Noël de 1895. Or. la production de 270 tonnes de papier nécessite 230 tonnes de pulpe moulue et 50 tonnes de pulpe chimique, dans la fabrication desquelles entrent