Page:Buies - La Province de Québec, 1900.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

310 tonnes ou 200,000 pieds de billots d’épinette. Il en est ainsi du « Herald, » de New-York, et du « Globe », de Boston, qui dévorent environ 60,000 cordes d’épinette par année, ou deux cents arbres par jour. Le « Petit Journal » de Paris en consomme à peu près le double, soit 120,000 arbres par année, ou environ 25, 000 acres de forêt. Pour l’un quelconque des grands journaux américains que nous venons de citer, la valeur du papier consommé a été de quinze cent mille dollars en deux ans.


La production du papier aux États-Unis est évaluée à 3,000 tonnes par jour, ou près de 1,100,000 tonnes par année. La Grande-Bretagne en reçoit plus du tiers, puis vient l’Australie qui en consomme des quantités considérables, en troisième lieu le Canada, qui prend environ un cinquième, et en dernier lieu le Mexique. Ces quatre pays prennent à peu près 75 pour cent de l’exportation totale du papier des États-Unis. Le développement prodigieux apporté à cette exportation, principalement dans les cinq ou six dernières années, est simplement le résultat du progrès de l’industrie de la pulpe.

D’après le « Northeastern Lumberman », du 18 janvier 1896, l’industrie de la pulpe de bois sur la rivière Kennebec transforme annuellement de 45 à 50,000,000 de pieds d’épinette. De même, la compagnie de papier des chutes Niagara est obligée de porter sa capacité de production à cent tonnes par jour, ce qui équivaut, comme on l’a vu ci-dessus, à 60,000 cordes d’épinette par année. Enfin, l’on compte aux États-Unis plus de 1200 moulins à pulpe et à papier en pleine activité.