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III

Les forêts d’épinette du nord des États-Unis s’épuisent rapidement et déjà les Américains se préoccupent de restreindre l’exportation du bois à pulpe, de crainte de n’avoir plus bientôt d’autre ressource que dans les forêts du Canada.

À l’exception peut-être de la Sibérie, les forêts d’épinette du Canada sont les plus vastes du monde ; on les trouve partout, du Pacifique à l’Atlantique, excepté sur les prairies. L’abattage du bois à pulpe active le déboisement de la Suède, de la Norvège et de la Russie septentrionale. La Norvège a déjà imposé un droit d’exportation, que les commerçants s’ingénient à éluder. En Allemagne et en Autriche on ménage les forêts, on ne consomme que l’excédent de la pousse annuelle. De même fait la France, dont les fabricants de papier importent le bois à pulpe et la pulpe de bois également.

On trouve aujourd’hui en Angleterre que la pulpe canadienne est décidément supérieure à celle de la Norvège et, à plus forte raison, à celle de la Suède ; les fibres en sont plus fermes et plus délicates à la fois, et les prix qu’elle commande sont plus élevés.

L’Australie consomme beaucoup de papier à écrire ; elle en tire des États-Unis et de la Grande-Bretagne pour plus de deux millions de dollars par année.

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La découverte du procédé pour traiter la pulpe de bois chimiquement a métamorphosé l’industrie du