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100 x 40 pieds, où sont préparés les modèles ou patrons. On est en train d’agrandir l’usine principale pour y installer quatre métiers de plus.

Les fondations de cette installation considérable ont été faites il y a deux ans à peine, et l’établissement ne fonctionne que depuis un an. Il emploie 130 hommes jour et nuit. La journée des manœuvres ordinaires se paie 80 centins, environ 4 francs. Ceux qui travaillent aux meules touchent un dollar (5 francs) par jour. Quelques salaires spéciaux varient de $1.30 à $2.00 (6 fr. 50 à 10 francs).

La compagnie expédie quatre wagons pleins tous les jours. L’an prochain, elle s’attend à exporter 30,000 tonnes de pulpe. Jusqu’ici, elle a surtout expédié sa pulpe par chemin de fer. En mai et juin dernier, elle a chargé 9,000 tonnes dans le port de Québec, et 3,000 en juillet. Au printemps de 1899, elle a fait transborder 9,000 tonnes, au moyen de 180 chalands, en steamers mouillés à eau profonde dans le Saguenay, à sept milles au-dessous de la ville. Une cargaison de 4,713 tonnes, ou 37,702 balles, la plus forte qu’on ait encore vue, a été expédiée de Chicoutimi à Manchester, à bord du steamer « Hatasu. »

La production de 1900 exigera dix steamers, et comme il n’y aurait que quelques milliers de dollars à dépenser en creusages intermittents pour permettre aux grands navires d’aborder à Chicoutimi même et de sauver ainsi des frais de transbordements répétés, il y a lieu d’espérer que le gouvernement, qui est en train d’améliorer les voies navigables, ne manquera pas cette occasion d’aider une industrie naissante de cette importance.