Page:Buies - La Province de Québec, 1900.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
description générale du pays

des cours d’eau très importants et fort avantageux pour la circulation intérieure, en même temps que pour les industries et les manufactures auxquelles elles fournissent une force motrice inépuisable. Telles sont les rivières Richelieu, Yamaska, Nicolet, Bécancour, Chaudière, Etchemin, la rivière Ouelle, la rivière du Loup, celle de Rimouski, celle de Trois-Pistoles, la rivière Verte, la rivière Métis, la Blanche, la Matane, la Madeleine, etc., etc., sans compter le réseau de la Gaspésie, qui comprend la Matapédia, la Bonaventure, la Grande-Cascapédia, la Nouvelle et la Ristigouche. En un mot, le pays tout entier est comme sillonné d’un immense réseau de cours d’eau de toutes les dimensions, sans compter les grands tributaires, et d’une multitude infinie de lacs, reliés entre eux par de gracieuses et pittoresques rivières. Rien qu’avec les principaux cours d’eau de la province, on ferait un ruban liquide de plus de dix mille milles ou près de 17 000 kilomètres de longueur.

* * *

L’action des courants a contribué à établir une grande inégalité dans l’aspect et la formation des deux rives nord et sud du fleuve Saint-Laurent. Dans la ligne si harmonieusement contournée de la rive sud on reconnaît l’action d’un courant dont le mouvement est en général continu et régulier, c’est celui du reflux. La rive nord, au contraire, que vient heurter le flux ou flot de marée, est beaucoup plus inégale, plus découpée en criques, plus bossuée de promontoires. En outre, les alluvions apportées