CHAPITRE IV
I
A colonisation pratiquée comme nous
l’entendons de nos jours, avec un objectif
défini, des méthodes régulières et
efficaces, et un ensemble de moyens reconnus
comme étant les plus propres à
conduire à la fin désirée, ne date guère
que d’un quart de siècle. C’est le curé
Labelle, l’apôtre du Nord, qui, par ses
travaux herculéens et sa lutte homérique
contre la nature, contre les préventions, contre les
résistances politiques, contre la coalition des intérêts
hostiles, a d’abord dégagé la colonisation des entraves
les plus grossières, puis lui a imprimé son caractère
véritable et l’a fait entrer dans la voie où elle s’avance
aujourd’hui largement, en écartant de jour en jour les
obstacles qui restent, et en faisant les conditions de la
vie de plus en plus faciles, de plus en plus acceptables
par le défricheur.