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Cet avis nous fit resserrer la caravane, distribuer les soldats à intervalles égaux sur les flancs de la colonne ; enfin prendre les mesures nécessaires pour résister à l’ennemi.

À cinq heures, trouvant un zihoua d’une certaine étendue, nous nous arrêtâmes. Le camp fut entouré d’une fortification d’épines et adossé au bord même du zihoua pour n’être pas séparé de l’eau, en cas d’attaque.

Peu de temps après le coucher du soleil, quelque flèches tombèrent dans notre enceinte ; nous leur répondîmes par deux ou trois coups de feu envoyés à des formes sombres qu’on apercevait au dehors, et notre repos ne fut plus troublé.

Remis en marche au point du jour, nous traversâmes le lit desséché d’une rivière qui sépare nominalement l’Ourgourou de l’Ounyanyemmbé. Aussitôt nous vîmes des champs ; puis des villages ayant triple ceinture : estacade, fossé, talus planté d’euphorbes.

Le camp fut dressé à Itourou ; encore un jour, et nous serions à Kouiharah, où se terminerait la première section de la traversée de l’Afrique. J’envoyai le jour même des messagers au gouverneur de la province pour l’informer de notre arrivée, l’étiquette exigeant qu’il en soit ainsi avant d’entrer dans un établissement arabe.