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CHAPITRE XVII


Espoir. — Rouannda. — Cuivre. — Ingéniosité de Bombay. — Accident. — Dernière vue de Tanganyika. — Compagnons déshonnêtes. — Mékéto. — Brutalité d’un traitant. — Costume et parure. — Armes. — Marchands de poisson. — Bords d’une rivière. — Gibier. — Fabrication d’un bol. — Caoutchouc. — Marche pénible. — Fétiches. — Un bon Samaritain. — Désir de mes hommes de rebrousser chemin. — Fraternisation. — Un artiste. — Imprécation. — Instruments de musique. — Mme Pakouanaïhoua. — Perforation de la lèvre supérieure. — Vêtement. — Tatouage. — Talismans. — Source chaude. — Caravane mélangée.


Aucun des membres de ma caravane ne m’eût suivi si je n’avais pas été accompagné d’un homme connaissant bien la route ; et Saïd Mézroui m’ayant assuré qu’en arrivant à Nyanngoué il me procurerait des bateaux, ce fut lui que j’engageai en qualité de guide. À l’entendre, rien ne lui serait plus aisé que d’avoir des pirogues, étant lié, disait-il, avec des chefs qui en possédaient un grand nombre ; et c’était avec l’espoir de gagner la côte occidentale en deux ou trois mois, par la descente du Congo, que je m’éloignais du Tanganyika.

Franchissant des montagnes escarpées, derniers éperons de la chaîne de l’Ougouhha, qui se termine du côté du lac par des pentes abruptes, nous atteignîmes Rouannda, capitale de l’Ougouhha. C’est une ville importante, située dans une plaine très-fertile, plaine d’alluvion qui s’étend des montagnes dont nous venons de parler, jusqu’au Loukouga, et que traversent le Lougoumba et de petits cours d’eau affluents du Tanganyika.

Tous les habitants accoururent pour me voir, formant deux haies entre lesquelles je passai. Un malheureux mouton, enfermé dans cette ruelle où il me précédait, annonçait mon approche par un bêlement désespéré qui donnait à la scène un caractère comique.