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Sorti de la ville, je m’assis pour laisser à la caravane le temps de me rejoindre ; puis nous allâmes camper dans le voisinage, au delà d’un cours d’eau qui, à l’époque des pluies, doit prendre des proportions considérables.

Dans l’après-midi, un messager vint me dire que le chef se préparait à me rendre visite ; mais j’appris bientôt avec regret que celui-ci avait tellement sacrifié au dieu de la bière, qu’essayer d’atteindre mon camp aurait été pour lui d’une difficulté sérieuse ; et le projet de visite fut abandonné.

Je voulais troquer pour du cuivre mes sinngo-mazzis, les énormes perles qui avaient été renversées par Bombay et par sa femme dans leur querelle de ménage ; malheureusement, je l’ai déjà dit, la plupart étaient fêlés ; et de ceux qui me restaient, je ne pus avoir qu’un petit nombre de chèvres et quatre ou cinq morceaux de cuivre.

Ce métal, qui vient de l’Ouroua, est vendu par lingot de deux à trois livres, ayant la forme d’une croix de Saint-André, croix dont les bras ont de quinze à seize pouces de long sur deux de large, et un demi-pouce d’épaisseur. Beaucoup d’entre elles ont une ligne saillante et longitudinale au milieu de chacun des bras.


Hannda, lingot de cuivre.

Les hanndas, ainsi qu’on appelle ces lingots, étaient, disait-on, fort recherchés dans le Manyéma, où les sinngo-mazzis, qui n’ont pas cours à l’ouest de l’Ougouhha, devenaient inutiles.

Pour éviter l’emploi de nouveaux porteurs, j’avançai à mes gens la quantité de perles nécessaire à l’achat des rations d’un