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place, laissant les femmes apporter les marchandises : de lourdes charges, enfermées dans d’énormes hottes, qui étaient maintenues sur le dos des porteuses à l’aide d’une courroie passant sur le front.

Dans le marché, les hommes allaient et venaient, la plupart ne s’occupant de rien, à moins qu’une affaire importante, telle que la vente d’un esclave, n’attirât leur attention. Les femmes, au contraire, appliquaient toutes leurs facultés à la besogne du jour. Dès qu’elles avaient choisi l’endroit où elles voulaient s’établir, elles mettaient bas leurs hottes et en arrangeaient le contenu devant elles ; puis la marchande s’accroupissait dans la hotte couchée, où elle produisait l’effet de quelque mollusque d’un genre extraordinaire, sa hotte lui servant de coquille et préservant sa délicate personne du contact de la terre humide.


Femmes du marché.

Vendeurs et acheteurs formaient une masse compacte ; pas un qui s’éloignât des autres de plus d’un mètre, bien que la place fût assez grande pour que l’on pût s’y mouvoir à l’aise. Ils s’étouffaient ainsi pendant trois ou quatre heures ; foule criante, gesticulante et suante, j’ajouterai d’un haut fumet. Tout à coup