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Le froment, les oignons, différentes sortes de légumes et d’arbres à fruits, importés de la côte, sont cultivés par les Arabes établis dans cette province.

Dans la partie méridionale du territoire s’élèvent, en grand nombre, de petites collines rocheuses ; le nord, moins accidenté, va rejoindre, d’une part, les plaines des Masaïs, de l’autre, celles qui bordent le cours moyen du Malagaradzi.

Arabes et indigènes possèdent de grands troupeaux de bêtes bovines, dont toutefois l’état de guerre, qui dure depuis quelques années, a beaucoup diminué le nombre.

Au sud-ouest de l’Ounyanyemmbé, les collines rocheuses disparaissent, et la grande plaine alluviale, couverte de jungle, est en partie défrichée par les gens de l’Ougounda. L’appellation de ce dernier territoire veut dire également : pays cultivé, mgounda ayant le même sens que le mot kisouahili chammba (terrain mis en culture).

Assez incomplet pour que, dans la saison pluvieuse, de larges espaces ne soient propres qu’à être convertis en rizières, le drainage se fait ici principalement par le Voualé, noullah qui va rejoindre le Ngommbé du Sud, et qui appartient au système du Malagaradzi, affluent du lac Tanganyika.

De l’Ougounda au Ngommbé du Sud, qui la borne au couchant, se déploie une vaste plaine, çà et là marécageuse, plaine bien boisée, où la forêt est généralement dépourvue de sous-bois. De belles clairières, où des bouquets d’arbres sont disposés comme dans un parc, servent de pâturages à d’innombrables troupes d’animaux, parmi lesquels se remarquent le rhinocéros, le lion et le buffle.

Le Ngommbé du Sud, pendant la saison sèche, et au commencement de la saison pluvieuse, ne consiste qu’en de longues pièces d’eau, séparées les unes des autres par des bancs de sable ; mais toutes ces auges, qu’en Australie on appellerait des criques, se réunissent avant la fin des pluies et forment une grande rivière qui en maint endroit couvre ses bords sur une largeur de trois ou quatre milles.

Au delà du Ngommbé, se trouve l’Ougara ; toujours la forêt,

    où elle circule, particularité qui jointe à sa nature épineuse, et à ses dix ou douze mètres de hauteur, rend l’euphorbe en question doublement précieux pour enclore les villages. (Note du traducteur.)