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civils et militaires. Ou bien des consuls devront être envoyés dans chaque district, à mesure que le pays s’ouvrira, afin d’assurer aux indigènes, non moins qu’aux arrivants, la loyauté des transactions.

Il suffit de jeter un coup d’œil sur la carte pour voir les ramifications extraordinaires des deux systèmes jumeaux du Zaïre et du Zambèse, et pour comprendre combien l’arrivage des produits, transportés actuellement à dos d’homme, serait facilité par des flottilles établies sur ces rivières ; combien on réduirait la distance en conduisant les richesses de l’intérieur à la côte par ces grands fleuves, au lieu d’avoir à leur faire traverser par caravanes les douze ou quinze cents lieues de la vallée du Nil.

Les progrès du commerce et de la civilisation par la voie du sud peuvent être abandonnés à eux-mêmes. Chaque année, les marchands venant du midi pour faire la traite de l’ivoire pénètrent plus loin vers le nord ; les Portugais du Bihé les rencontrent maintenant dans le pays de Djenndjé ; et avant qu’il soit longtemps, les terres fertiles et salubres des rives du Zambèse seront colonisées par des Anglo-Saxons.

La question qui actuellement se pose au monde civilisé est celle-ci : doit-on permettre au commerce d’esclaves qui en Afrique cause, au minimum, une perte annuelle de plus de cinq cent mille existences, doit-on permettre à l’odieux trafic de continuer ?

Il n’est pas un être digne du nom d’homme qui ne réponde négativement.

Espérons que l’Angleterre, qui jusqu’ici a été au premier rang parmi les défenseurs des malheureux esclaves, voudra conserver cette position.

Que les gens qui cherchent un emploi à leurs capitaux inactifs se réunissent pour ouvrir le pays au commerce.

Que ceux qui s’intéressent aux recherches scientifiques se rallient au projet du roi des Belges, projet de systématiser l’exploration africaine.

Que ceux qui désirent l’extinction de la traite des noirs se lèvent, et par leur parole, leur bourse, leur énergie, viennent en aide aux individus à qui cette entreprise peut être confiée.

Que les personnes qui s’occupent des missionnaires secondent de tous leurs efforts ceux qui travaillent en Afrique, et leur envoient de dignes associés, prêts à vouer leur existence à la tâche qu’ils entreprennent.